Il obéit et pour la première fois, hésite : que faire de ce vêtement pendu au bout de son bras ?
– À terre, dis-je comme une évidence.
Il le lâche. Le cuir du vêtement produit un bruit mou sur le carrelage. Comme si leur rencontre avait actionné l’un de mes mécanismes secrets, je hausse le ton. Soudain mes ordres fusent. Après le vide, le trop-plein, l’avalanche, la surcharge, brutal changement de régime qui fait disjoncter. Emporté sur sa lancée, il déboutonne son jeans.
– Non ! Pas ça ! Écoutez mieux !
Il suspend aussitôt son geste.
– Pardon, Madame.
– Donnez-moi votre ceinture.
Ma voix se teinte de subtile menace. Il doit y être sensible, il a frémi.
– À la bonne heure ! Jolie ceinture, épaisse, avec une boucle bien lourde.
Je la fais cliqueter entre mes doigts. Tic tic tic. Nouveau frisson. Il m’imagine, c’est certain, lui zébrer le dos de métal.
Je confirme d’un ton plat :
– Durée estimée des marques, dix jours.